Tanger: Le projet de dolphinarium en bonne voie
· Il sera installé à Sidi Kankouch et sera opérationnel en 2007
· Objectif: Protéger les dauphins du détroit
Protéger
et faire connaître les mammifères marins du détroit, tel est le rêve
d’une Suissesse, Katharina Heyer. Depuis deux ans, elle mène un
parcours du combattant pour mettre en place son dolphinarium à Tanger
(cf. www.leconomiste.com). Le projet de Katharina Heyer et de sa
fondation, Firmm, est particulier puisqu’il ne s’agit pas de mettre les
animaux en captivité mais de les lâcher dans le cadre d’un espace
protégé au sein d’une baie artificielle. Après plusieurs études, c’est
le site de Sidi Kankouch, à quelques kilomètres de Tanger, qui a été
retenu. Il s’agit de l’ancienne demeure d’un ex-baron de la drogue qui
avait même construit un petit embarcadère. Emprisonné lors de la vague
d’assainissement de 1996, ses installations avaient été expropriées. Le
site semble idéal car l’embarcadère servirait de digue de protection
pour les animaux en hiver, lors de cas de mer agitée. Firmm aurait,
selon Heyer, reçu un accord de principe des autorités compétentes. Si
tout va bien, le dolphinarium serait opérationnel en 2007. Il s’agirait
de mettre en place un filet marin de protection qui encerclerait un
espace d’environ 3 hectares au sein duquel évolueraient les dauphins.
Ces derniers seraient des animaux recueillis ou malades. L’aire
encerclée disposera d’une jetée permettant d’admirer les animaux dans
leur milieu. La fondation dispose déjà des contrats de location pour
l’installation des filets marins.
La fondation suisse prévoit
aussi d’installer une salle de conférences d’une capacité de 120
personnes, un restaurant ainsi qu’une auberge, dans un premier temps. A
terme, c’est un hôtel qui sera mis en place.
Firmm est déjà
installée de l’autre côté du détroit, à Tarifa. Elle dispose d’un
centre installé en pleine ville. Elle organise des excursions de
découverte pour jeunes et moins jeunes pour admirer les cétacés du
détroit. Pour la présidente de Firmm, il s’agit d’avoir un pied sur les
deux rives afin de mieux pouvoir sensibiliser la population sur les
dangers que courent ces animaux. Il est question aussi pour la
fondation Firmm de disposer d’un espace permettant de mieux étudier les
cétacés. Selon Firmm, on connaît peu sur les habitudes des cétacés,
baleines et dauphins du détroit, car aucune étude sérieuse à long terme
n’y a été entamée.
La firme prévoit aussi de construire une sorte
d’hôpital marin pour dauphins et baleines malades. Le détroit regorge
de raretés du monde marin comme le poisson Lune.
Près d’une
demi-douzaine de sous-espèces de dauphins sont aussi répertoriées dans
les eaux du détroit, ainsi qu’autant de baleines dont le cachalot et le
grand rorqual.
Mais la plus spectaculaire, c’est l’Orque. Cette dernière sillonne les eaux du détroit pendant la saison du thon rouge.
Ces
bijoux marins sont en danger, selon Katharina Heyer. La mise en place
du futur port de Tanger Med risque de perturber et d’en blesser des
dizaines chaque jour lors des entrées et sorties au port. Selon Heyer,
il s’agirait de décaler vers le nord-est les bateaux se dirigeant vers
l’Atlantique sur quelques kilomètres avant de changer de cap et de
virer vers l’ouest. Cela permettrait d’éviter les bancs de poissons au
milieu du détroit et, par là, les cétacés qui s’y alimentent.
De notre correspondant,
Ali ABJIOU
L'Economiste