Tanger: Une deuxième vie pour le Cervantès
· 200.000 euros pour la rénovation du théâtre
· Objectif: préserver ce trésor architectural
· D’autres sites méritent l’attention des autorités
Tanger
est en train de faire peau neuve. De fait, des travaux de remise à
niveau sont en cours, de grandes opérations de remodelage des rues sont
quasi achevées et un grand projet structurant, le TangerMed, est sur le
point d’entrer en service.
Mais quelles sont les mesures prises pour remettre à flot le patrimoine architectural de la ville?
Bonne
nouvelle pour les habitants de la ville, le fameux théâtre Cervantès va
quasiment renaître «de ses cendres». En tout cas, une enveloppe de
200.000 euros pour des études préalables aux travaux vient d’être
débloquée dans le cadre de la coopération maroco-espagnole. La nouvelle
a été annoncée par le wali de Tanger, Mohamed Hassad.
Construit en
1911, le Grand Théâtre Cervantès a reçu les grandes étoiles de la
musique et du théâtre de la période de l’entre-deux-guerres. Parmi
elles des stars de l’opéra et de la chanson espagnole comme Caruso, le
célèbre ténor italien qui y a fait une représentation inoubliable en
1918.
D’autres lieux de Tanger mériteraient une attention
pareille, c’est le cas notamment des bâtiments de l’ex-avenue
d’Espagne. «La ville a des particularités qui la démarque du reste des
villes du Maroc», indique Rachid Taferssiti, écrivain et président de
l’Association Al Boughaz. Des richesses qui ne se retrouvent pas
seulement à l’intérieur de l’ancienne ville, la kasbah, mais aussi le
long des rues de la ville nouvelle.
Au dix-huitième siècle, le
sultan Mohamed Ben Abdellah a voulu faire de la ville la capitale
diplomatique du Maroc. Cette décision a augmenté le nombre d’habitants
étrangers dans la cité et par là, leur influence sur le style
architectural. Les demeures dans la médina sont elles aussi différentes
au niveau architectural. Celles de Tétouan sont de style arabo-andalou
alors que les maisons de la médina de Tanger ont un style plus
colonial, ouvert sur l’extérieur et possédant un jardin en façade.
En fait, selon Taferssiti, les nouveautés en matière d’architecture sont dues aux étrangers ayant vécu à Tanger.
Le
style colonial qui commence à s’estomper de l’ex-avenue d’Espagne
-aujourd’hui avenue Mohammed VI- est caractéristique de l’époque de
l’entre-deux-guerres.
De notre correspondant,
Ali ABJIOU
L'Economiste