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8 avril 2006

Marock: la boum à Casablanca

http://www.cyberpresse.ca/article/20060408/CPARTS/604080738/1043/CPARTS01

On se croirait à Beverly Hills, devant les premières images de Marock. À cause des demeures cossues masquées par une rangée d'arbres matures, des rues étroites et sinueuses bordées de palmiers où dévalent des bagnoles luxueuses. Un quartier huppé où jeunesse se passe dans l'opulence et l'insouciance. Et pourtant, on est au Maroc, dans un chic secteur de Casablanca où on conduit la BMW de papa, où on dépense une fortune lorsqu'on sort en boîte, où le service de retour à la maison après les classes est assuré par le chauffeur de la famille, où on prend le temps de lire le magazine 20 ans et où, surtout, à la fin du Bac on prépare notre grand départ en France ou au Canada pour étudier à l'université.

Est-ce ici la perception élémentaire d'une Nord-américaine qui aime être dépaysée lorsqu'elle met le pied dans un pays du Maghreb ou à qui on a balancé trop d'images de prières en direction de la Mecque dans les médias?

Dans son premier film, la réalisatrice marocaine Laïla Marrakchi bouscule, probablement sans le vouloir, nos repères de Nord-américain, mais prend aussi soin de nous montrer rapidement le fossé qui s'élargit de plus en plus entre riches et pauvres, jeunes et moins jeunes, croyants et petits rebelles trop occidentalisés qui en ont marre de se lever avec le soleil pour prier et de jeûner pendant le mois du ramadan.

Cela dit, Marock n'a rien d'un documentaire sur un Maroc moins religieux. On parle ici d'un film rose bonbon de son temps sur la

jeunesse qui doit absolument se passer au téléphone avec une copine à qui l'on confie un flirt ou en rêvant au plus beau mec de l'école. Une histoire avec des personnages qui se foutent de l'autorité parentale et pour qui une fenêtre de chambre est si vite ouverte et franchie quand on veut aller s'éclater avec les copains.

L'histoire commence par un coup de foudre. Celui qu'a Rita (divine Morjana Alaoui) pour le beau Youri, une bombe qui vit dans le même quartier qu'elle. Rapidement après avoir fait part à ses amies de SA découverte, elle se retrouve dans les bras du garçon qui adore fêter et courser en voiture. Que la belle soit arabe et le beau, juif, leur fait se questionner sur leur avenir ensemble... mais à peine. La réalisatrice de Marock, également scénariste, a évité d'explorer en profondeur. Et ce même si l'histoire se déroule dans un pays où on peut facilement s'enliser dans les coutumes, où on peut se faire semoncer par un policier quand on passe trop de temps collé dans une voiture et où on n'est rien, comme le dit un des personnages du film, quand on n'a plus de fric.

Quand on touche aux problèmes sociopolitiques auxquels font face les riches Casablancais, c'est d'abord pour arriver à une certaine vérité dans les dialogues échangés entre jeunes de 17 ans. C'est pour faire état de leur condition seule et non celle d'un peuple. En voyant Marock, on pense à La Boum ou à tous ces films américains d'ados, mais exempt de méchanceté, de guerre de clans et d'étudiant obèse qu'on aime ridiculiser. Marock, c'est la vie sous un soleil de plomb, au bord de la mer Méditerranée. Une histoire baignée par la musique de Bowie qui finira bien même si les flirtes prennent une drôle de tournure. Une histoire qui ne mène le spectateur nulle part au bout du compte, avec des personnages auxquels il est difficile de s'attacher, mais qui se prend bien. Probablement parce qu'elle nous dépayse quand même un peu en nous montrant des gens qui s'aiment loin de nous.

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