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2 avril 2006

Des villes nouvelles pour une vraie qualité de vie

APRÈS Tamnsourt à Marrakech et Tamsna, à Rabat, le coup d’envoi a été donné pour l’aménagement de la nouvelle ville Zenata à Casablanca. Située à la croisée des chemins, dans la commune de Aïn Harrouda, entre les villes de Casablanca et Mohammedia, la future ville, qui couvre une superficie de 1.925 ha, pour une population de 500.000 habitants, contribuera à alléger la pression démographique que connaissent les deux villes dans le secteur immobilier. Trois autres nouvelles villes sont dans le pipe du gouvernement. Il s’agit du projet de création d’une nouvelle ville dans la commune de Lkhyayta, à 8 kilomètres du sud de Casablanca, sur une superficie de 1300 ha. Elle devra accueillir 300.000 habitants. Le deuxième projet consiste à construire la ville de "Melloussa", située à 15 km à l’Est de Tanger et qui devra accueillir, dans une première tranche, quelque 30.000 habitants. Le troisième projet, enfin, comporte la construction de la ville de "Tagadirt" à 6 km d’Agadir pour accueillir quelque 250.000 habitants. L’objectif est de créer 15 nouvelles villes à l’horizon 2020 pour absorber une part significative de la croissance démographique des grandes métropoles. Dotées, dans les plans présentés, de nombreux équipements urbains et d’espaces verts, ces villes nouvelles auront pour vocation d’organiser un développement urbain qui se faisait de manière mal maîtrisée, voire anarchique notamment au niveau des villes où la croissance démographique est exponentielle comme Casablanca, Rabat et Marrakech. Mais au-delà des chiffres que les nouvelles villes devraient accueillir dans quelques années, ces projets devraient permettre un vrai rééquilibrage de l’aménagement du territoire, en créant une offre de logements et de terrains d’activités à un prix raisonnable, de bonnes conditions de desserte et d’équipement et surtout un environnement de qualité. Situées sur des sites un peu éloignés de tout moyen de transports, il est indispensable de doter ces villes nouvelles, comme cela est présenté sur les plans, d’équipements urbains et d’y amener les transports. Et il faut surtout éviter l’abîme des cités-dortoirs. Leur réalisation devrait tenir compte de nouveaux concepts et méthodes, dont l’aménagement concerté qui permettra la création et la construction de nouvelles cités intégrées et cohérentes répondant aux normes des villes modernes. L’idéal est qu’elles puissent devenir de vrais pôles urbains avec des dynamiques économiques d’accompagnent et à taille plus humaine. Et de pouvoir s’enrichir d’une activité culturelle (théâtres, salles de spectacles) et associative pour une vraie vie de qualité.


La nouvelle ville de Zenata

La zone d’urbanisation nouvelle de Zenata, située dans la municipalité d’Ain Harrouda, préfecture de Mohammadia, entre Sidi Bernoussi, l’autoroute et l’océan Atlantique, est constituée d’une réserve foncière stratégique pour le développement urbain intégré des deux villes. D’autant plus qu’elle bénéficie de l’existence d’infrastructures aussi bien routières que ferroviaires reliant les villes de Casablanca et Mohammadia. D’une superficie totale d’environ 2200 ha, la future ville de Zenata devrait abriter une population de 500 000 habitants. Ce qui contribuerait à alléger la pression démographique croissante que connaît la métropole dans le domaine immobilier.

Tamansourt

Pour alléger la densité au niveau de Marrakech, le ministère de l’habitat, a lancé, il y a une année, la construction de Tamansourt, nouvelle ville satellite. Située à 7 km de Marrakech, Tamansourt s’étend sur une superficie de 1180 ha et devra abriter 200.000 habitants. Elle a nécessité une enveloppe budgétaire s’élevant à 10 milliards de dirhams, 2,3 milliards étant destinés au financement des infrastructures de base

Tamesna

Tamesna est le projet d’une nouvelle ville en cours de construction. Elle est située à quelque 12 Kms au Sud de Rabat, et à 8 Kms de Témara. Ce projet vise à absorber le nombre croissant de la population que compte la capitale et ses environs. « Tamesna » s’étend sur une superficie de 5000 Ha. Le projet prévoit la construction en 2020 d’environ 165.000 logements, soit 30 % des besoins exprimés. Outre l’habitat, le projet comprendra également une zone industrielle. Cette dernière abritera entre autres une usine d’une filiale du groupe « Airbus ». Selon les responsables du projet, c’est en 2007 que « Tamesna » pourrait accueillir ses premiers habitants.


Avis de  Jaouad Bennani Ziatni, Président de la Fédération Nationale de l’Immobilier

En tant que professionnel du secteur, j’ai participé à l’élaboration du plan de Tamansourt. Cette nouvelle ville a d’ailleurs connu un franc succès dès les premiers mois de son lancement. La construction d’une nouvelle ville permettra de désengorger la ville de Marrakech, créer une activité économique et imbriquer plusieurs types d’habitats et d’équipements permettant de créer une ville complète. L’idée de construire de nouvelles villes, à proximité des grandes villes telles que Casablanca, Rabat et Agadir est d’ailleurs excellente. Outre Tamnsourt, Tamsna, d’autres projets de villes nouvelles sont en perspectives pour absorber la pression démographique. J’estime aussi que l’implication du privé dans ces différents projets est intéressante dans le cadre d’un partenariat gagnant-gagnant.


Trois questions à Mohammed Najib Benyahia, Directeur de la ville nouvelle de Tamesna

- Où en est aujourd’hui le projet Tamesna ?

Le projet de la ville nouvelle de Tamesna situé dans le territoire de la préfecture Skhirat-Témara est en cours de mise en œuvre par le Holding d’Aménagement Al Omrane depuis près d’un an. Les travaux de viabilisation primaire et hors site seront achevés en totalité au cours de 2008. Pour accélérer le rythme de réalisation, une équipe pluridisciplinaire s’est installée sur le site des travaux depuis juin 2005, concomitamment avec la décision royale de donner à cette ville nouvelle le nom de Tamesna. Les premiers programmes de construction démarreront en avril 2006, soit par Al Omrane, soit par les promoteurs conventionnés avec ce dernier.

- Est ce que vous rencontrez des problèmes dans la vente de cette ville nouvelle ?

La commercialisation des logements n’a pas encore été lancée mais les demandes provenant des citoyens sont très nombreuses. A ce titre, nous avons publié des avis de presse pour éviter tout intermédiaire et au besoin adresser toute demande, bien que ce ne soit pas encore nécessaire, directement à la Direction de la ville nouvelle de Tamesna. La vente ne démarrera qu’après avoir figé les programmes de construction avec les promoteurs privés.

- Peut-on savoir où en sont les projets d’infrastructures de bases notamment le transport ?

Pour ce qui est de la viabilisation primaire hors site et in site, soit l’assainissement liquide, l’eau potable, l’électricité et le téléphone, sa réalisation totale sera achevée dans les délais prévus avant fin 2008. Sur le plan du transport et de la mobilité, une étude globale vient d’être adjugée et ses résultats seront d’une grande utilité pour anticiper les problèmes qui surgiront au fur et à mesure de l’occupation des logements. Les investigations préliminaires sont avancées concernant les routes d’accès qui seront réalisées par le ministère de l’Equipement et des transports, la zone industrielle, le parc central et la zone de loisirs, ainsi que les équipements de santé et d’éducation.

http://www.lereporter.ma/article.php3?id_article=443

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