Le conseil des affaires sahariennes ressuscité
Un discours du Souverain attendu samedi prochain
LE
Souverain a entamé depuis hier une visite d’une semaine dans les
provinces du Sud. Même si ce déplacement s’inscrit dans le cadre des
visites qu’il effectue à travers différentes régions du pays, il
acquiert une importance capitale au regard des enjeux à l’ordre du
jour. En effet, un processus de consultations des partis politiques,
pour étoffer le projet d’autonomie, est déjà lancé. Ceux-ci devront
enrichir l’offre marocaine qui sera présentée en avril prochain aux
Nations unies. D’ailleurs, le Souverain compte impliquer également les
populations locales. «Au même titre que les partis politiques, les
populations et les élus de la région, notamment les chefs de tribus,
connus pour leurs expériences et leur sagesse, seront consultés à leur
tour pour recueillir leurs vues sur le projet de mise en œuvre d’une
régionalisation avancée et adaptée aux spécificités de cette région»,
avait annoncé SM le Roi le 6 novembre dernier à l’occasion du
trentenaire de la marche verte.
Dans cette perspective, les
observateurs s’attendent à voir le Souverain procéder à la
restructuration du haut conseil consultatif des affaires sahariennes.
Cette instance, créée au temps de feu Hassan II, n’a pas fonctionné.
Aujourd’hui, il s’agit de lui redonner un contenu concret pour le
redynamiser. Un président originaire des provinces du Sud devrait être
désigné. L’objectif est d’accorder à ce conseil la place et la
dimension stratégiques qui lui reviennent. L’initiative sera très
appréciée puisqu’elle participera à l’animation et à la conduite du
débat pour une solution politique, basée sur une large autonomie dans
le cadre de la souveraineté marocaine. D’ailleurs, le Souverain
pourrait prononcer un discours, samedi prochain, à partir de Laâyoune.
En tout cas, le gouvernement, conduit par le Premier ministre, est
invité à faire le déplacement pour assister à ce grand évènement.
Sur
le plan diplomatique, la visite royale peut être perçue comme une
réponse aux manœuvres du Polisario au cours de ces dernières semaines,
appuyé et armé par l’Algérie, qui a violé le droit international dans
la région Tifariti. Cette zone tampon, située entre le mur de sécurité
et la frontière algérienne, devait rester neutre pour respecter le
cessez-le-feu décrété depuis 1991.
M. C.
A
Boujdour, le Souverain doit donner le coup d’envoi à plusieurs projets,
notamment dans les domaines de l’eau potable, la pêche et l’éducation.
Au bureau d’Abdeslem Joulid, chef de la délégation régionale de l’Onep,
les pancartes des projets futurs dans la région sont prêtes. L’eau est
précieuse dans les provinces du Sud. A cet effet, l’office a programmé
la réalisation d’une deuxième station de dessalement de l’eau de mer à
Laâyoune d’un débit de 150 litres par seconde. L’objectif est de
satisfaire les besoins en eau potable de la ville et des centres El
Marsa et Foum El Oued jusqu’en 2015. Le coût de ce projet s’élève à 200
millions de DH. A Boujdour, l’office projette de réaliser un réseau
d’assainissement sur un linéaire de 32 kilomètres, une station de
pompage et une station d’épuration. Le tout pour un budget de 56
millions de DH. L’achèvement des travaux est prévu pour avril 2007.
L’Agence des provinces du Sud y contribue à hauteur de 11 millions de
DH.
M.Bk
http://www.leconomiste.com/article.html?a=69399