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22 novembre 2005

ESISC: LE FRONT POLISARIO

LE FRONT POLISARIO
PARTENAIRE CRÉDIBLE DE NÉGOCIATIONS
OU SÉQUELLE DE LA GUERRE FROIDE ET OBSTACLE
À UNE SOLUTION POLITIQUE AU SAHARA OCCIDENTAL ?

Sous la direction de Claude MONIQUET, Président de l’ESISC
Novembre 2005

Résumé et Reccomandations

A- Résumé

Trente ans après le départ du colonisateur espagnol, le conflit du Sahara occidental
reste, à ce jour, non résolu. Le Conseil de Sécurité vient, à la fin du mois d’octobre
2005, de proroger pour six mois le mandat de la MINURSO (Mission des
Nations unies pour l’Organisation d’un Référendum au Sahara
occidental)
, même s’il est clair que le référendum (attendu depuis 1991) n’est pas
praticable.

Les trois parties en cause, le Maroc, l’Algérie (qui abrite et soutient le Front
Polisario) et le Front Polisario campent sur leurs positions. Si l’indépendance
du Sahara occidental est toujours inacceptable pour le gouvernement de
Rabat et la société marocaine, le Front Polisario, lui, ne veut entendre
parler d’aucune autre solution
. Pour des raisons de géostratégie régionale, il est
soutenu dans son intransigeance par le gouvernement algérien. Ce soutien et de
fortes pressions diplomatiques ont amené quelques dizaines d’États à reconnaître une
République arabe sahraouie et démocratique (RASD) qui n’est que fiction. On
peut s’interroger, du reste, sur la viabilité de «micro États » à l’ère de la
mondialisation.

Le Maroc, de son côté, semble prêt à trouver une solution politique qui
passerait par une large autonomie sahraouie à l’intérieur de l’espace
national marocain
. Il est clair par ailleurs que pour intransigeant qu’il soit, le
Front Polisario ne représente qu’une fraction du «peuple sahraoui ».

Les Nations unies et l’Europe s’étant montré incapable de résoudre le conflit, bien des
regards se tournent désormais vers les Etats-Unis qui, dans le cadre de la
« guerre contre le terrorisme » et de leur plan de démocratisation du
monde arabo-musulman, ont tout intérêt à stabiliser le Maghreb mais
doivent, en même temps, concilier les intérêts de leurs deux alliés
régionaux, l’Algérie et le Maroc.

Le Front Polisario a entamé l’été dernier une vaste manoeuvre diplomatique en
libérant enfin (suite à l’intervention de personnalités américaines de premier plan)
plusieurs centaines de prisonniers de guerre marocains dont certains étaient détenus
depuis plus de trente ans et qui semblent avoir subi, outre une détention d’une
durée injustifiable au regard du droit international, des sévices massifs
et répétés
. Le Front entendait sans doute ainsi se refaire une virginité et enterrer les
accusations diverses dont il a souvent été l’objet depuis vingt ans.

Il n’en reste pas moins que le traitement subi par ces prisonniers de guerre (ainsi que
par des détenus marocains civils) devrait faire l’objet de recours devant les instances
internationales.

Par ailleurs, le Polisario, dirigé par le même groupe depuis trois décennies, reste en déficit de démocratie interne. Il est accusé de garder, contre leur gré, des milliers de Sahraouis dans les camps de Tindouf, en Algérie, et ce avec la complicité des autorités d’Alger. Dans le passé, de nombreuses accusations de mauvais traitements contre ces populations sahraouies ont été portées contre la direction du Front Polisario. La même direction a régulièrement été accusée de détourner l’aide humanitaire destinées aux réfugiés.

Aujourd’hui, la nature de l’évolution du Polisario fait naître de nouvelles craintes : celles de voir certains de ses combattants et de ses cadres se tourner vers le terrorisme, l’islamisme radical ou la criminalité internationale. Cette évolution menacerait la stabilité de toute l’Afrique subsaharienne et donc la sécurité de plusieurs États africains et, à terme, celle de l’Europe.

En tout état de cause, le Front Polisario ne semble pas, faute de réformes en profondeur, pouvoir jouer un rôle dans une éventuelle solution politique négociée. Seule une organisation régénérée, ayant réglé ses comptes avec le passé et qui assume ses responsabilités pourrait être partie prenante à une telle solution.

A- Recommandations

► Concernant le statut du Sahara occidental

1) La communauté internationale et l’ONU devraient avoir le courage et la
lucidité de reconnaître que la solution de l’indépendance n’est pas viable et est,
de toute manière, impossible, étant donnée la farouche opposition d’une des
parties. Elles devraient donc pousser les parties à la cause à prendre la voie
d’une solution politique négociée, éventuellement encadrée par la
Communauté internationale.

2) L’Algérie devrait arrêter d’interférer dans un problème qui concerne le Maroc
et la population sahraouie, et dans lequel elle n’est pas partie prenante.

3) Les États qui ont reconnu la RASD devraient prendre conscience que cette
entité, sans existence réelle et sans avenir, est davantage un obstacle à toute
solution politique qu’un véritable État en gestation.

4) Les Etats-Unis devraient user de leur influence régionale pour appuyer une
solution négociée et donner à chacune des parties –y compris, si nécessaire, à
l’Algérie –des garanties que leurs intérêts fondamentaux seront respectés.

► Concernant les anciens prisonniers de guerremarocains

5) Une enquête internationale indépendante devrait être menée pour étudier les
conditions de détention qui furent celles des détenus marocains, civils et
militaires, du Polisario.

6) Il est nécessaire que ces anciens prisonniers soient reconnus comme des
victimes, traités comme tel et qu’ils reçoivent réparation des torts subis.

7) Les responsables d’éventuels mauvais traitements doivent être identifiés et
déférés devant des tribunaux.

► Concernant le Front Polisario

8) Le Front Polisario devrait accepter l’ouverture des camps de Tindouf, de
manière à ce que toute personne ou famille désireuse de regagner le territoire
du Sahara occidental soit libre de le faire.

9) Le Front Polisario devrait accepter le fait que toute solution ne peut être que
politique et négociée. Il devrait, par conséquent, renoncer définitivement à la
lutte armée et désarmer et démanteler ses troupes.

10) Pour éviter que les anciens combattants du Polisario ne se tournent vers la
criminalité ou le terrorisme, il serait souhaitable que la communauté
internationale prenne en charge la relocalisation et le reclassement des
anciens combattants du Polisario.

11) La direction du Polisario devrait accepter de fonctionner de manière
démocratique et, donc, se soumettre à de véritables élections. Il devrait rendre
des comptes pour sa gestion des trente dernières années.

12)Les responsables des crimes et détournements commis sous couvert du Front
Polisario devraient être identifiés et déférés devant les tribunaux.

13)Dans leurs contacts avec le Front Polisario, les responsables politiques
étrangers et les ONG devraient insister pour que le Front se conforme aux
recommandations précédentes.


Rapport en format pdf: http://www.esisc.org/LE%20FRONT%20POLISARIO.pdf

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