Le rapport qui met out le Polisario
Le Polisario, dans un état avancé de déconfiture, ne pourrait être partie prenante à une solution politique au conflit du Sahara. C’est la conclusion d’un centre européen de stratégie dans un récent rapport où l’Algérie est appelée à la neutralité.
Dans l’état de déconfiture actuelle que vivent ses structures,
le Polisario ne saurait être partenaire dans une solution politique
négociée pour le conflit autour du Sahara. C’est l’une des conclusions
d’une récente étude rendue publique par un centre européen de stratégie
(European strategic intelligence and security center (ESISC)).
Cette
étude de 82 pages, la première du genre à être produite par ce centre à
propos du conflit du Sahara, estime que le Polisario ne semble pas «
pouvoir jouer un rôle dans une éventuelle solution politique négociée
».
Plus encore, la nature de l’évolution du Polisario, écrivent
les auteurs de cette étude, pousse à se poser une série de questions et
suscite plusieurs craintes et pour l’Afrique et pour l’Europe en
particulier. L’étude parle, entre autres, de la crainte de voir les
combattants et les cadres du Polisario se convertir au radicalisme
islamiste ou à la criminalité internationale.
«Le Polisario,
dirigé par le même groupe depuis trois décennies, reste en déficit de
démocratie interne.», selon cette étude qui évoque des milliers de
Sahraouis maintenus contre leur gré dans les camps de Tindouf avec le
concours et la complicité des autorités algériennes, mais aussi les
«soupçons» de détournements de l’aide humanitaire.
Sans appel, cette
étude revient sur le calvaire des prisonniers militaires marocains
maintenus dans les prisons du Polisario pendant de longues années au
mépris des traités et conventions internationaux et énumère les griefs
faits à la bande des mercenaires par de nombreuses ONGs. Fait
remarquable, l’étude reprend de larges extraits du rapport de « France
Libertés » et revient, avec moult détails, sur les violations des
droits de l’Homme dans les camps de Tindouf.
L’étude vaut aussi par
son volet historique du conflit lié à la guerre froide et conclut,
implicitement, à cette grande vérité selon quoi le Polisario est une «
vieillerie » appelée à disparaître. D’ailleurs, pour ce qui de sa
prétendue légitimité, l’étude avance que le Polisario ne représente
nullement les Sahraouis et peut prétendre, au meilleur des cas, à
parler au nom d’une petite fraction.
L’étude de l’ESISC émet plus d’une dizaine de recommandations susceptibles à aider à en finir avec ce conflit.
Pour
l’ESISC, la communauté internationale et l’ONU « devraient avoir le
courage et la lucidité de reconnaître que la solution de l’indépendance
n’est pas viable et est, de toute manière, impossible». avant
d’enchaîner avec une autre recommandation appelant l’Algérie à «
arrêter d’interférer dans un problème qui concerne le Maroc et la
population sahraouie .».
L’ESISC appelle, dans une autre
recommandation, à une enquête internationale indépendante sur les
conditions de détention des prisonniers marocains civils et militaires
chez le Polisario et affirme que les anciens prisonniers marocains
soient «reconnus comme des victimes» et qu’ils soient indemnisés en
réparation des torts subis pendant de longues années.
Non moins
importante est la huitième recommandation de ce centre affirmant que le
Polisario «devrait accepter l’ouverture des camps de Tindouf» pour
permettre à ceux qui le désirent la libre circulation pour rejoindre
leurs familles.
L’avant dernière et douzième recommandation
affirme que les responsables de crimes et de détournements parmi les
mercenaires doivent être identifiés et déférés devant les tribunaux.
Enfin, l’ESISC appelle responsables politiques étrangers et ONGs à
tenir compte du respect de ces recommandations par le Polisario.
L’intégralité
de cette étude est disponible en libre accès sur le site Web de ce
centre (www.esisc.org). L’ESISC est basé à Bruxelles avec une
représentation à Paris. Il est dédié à des analyses, études et rapports
en relation avec les questions de stratégie en général et avec le
terrorisme international en particulier.
Par : Mohamed Boudarham
Rapport à télécharger: http://www.esisc.org/LE%20FRONT%20POLISARIO.pdf