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23 mars 2006

La Libye se dresse contre le sépartisme au Maghreb

Narjis Rerhaye

A Laâyoune, la sortie d'un émissaire de Kadhafi fait grand bruit

C'est à Laâyoune que l'émissaire spécial du guide de la révolution du 1er septembre, a été reçu, mardi 21 mars, par SM le Roi. La symbolique du lieu de l'audience Royale accordée à l'envoyé spécial du Colonel Mouammar Kadhafi ne saurait passer sous silence. D'ailleurs les observateurs ne s'y sont pas trompés. Le numéro 2 libyen a rencontré en sa résidence à Laâyoune, le Souverain, en tournée depuis lundi 20 mars dans les provinces du Sud. Dans sa symbolique, le fait ne saurait passer inaperçu chez nos voisins maghrébins d'autant que Tripoli a observé un gel absolu de ses relations avec la RASD sans pour autant procéder au retrait de sa reconnaissance de la république des mirages.

Le timing choisi procède-t-il de la coïncidence et du hasard d'un calendrier qui peut, parfois, bien faire les choses ? Pas si sûr. L'émissaire du Colonel Mouammar Kadhafi, venu directement d'Alger, s'est entretenu avec le Souverain qui, samedi, doit prononcer un discours, à Laâyoune même, et qui est fortement entendu. On le sait, le voyage Royal dans les provinces sahariennes est organisé à un moment déterminant pour l'avenir de la région. Dans quelques jours, au courant du mois d'avril prochain, le Maroc présentera aux instances onusiennes sa proposition d'autonomie des provinces du Sud dans le cadre d'une solution politique au conflit. «La proposition d'autonomie des provinces du Sud est une démarche moderniste, démocratique et crédible qui tient compte du processus politique que connaît le Maroc ces dernières années. Le Maroc est en train de dégager une position consensuelle sur l'autonomie de ces provinces dans le cadre du processus de démocratisation des institutions na tionales. L'autonomie est la solution maximale que le Maroc peut accepter et cette démarche est la seule option praticable qui peut nous sortir de l'impasse», expliquait mardi soir Nabil Benabadallah, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, aux journalistes présents à Laâyoune pour couvrir la visite Royale.

L'audience Royale accordée à Laâyoune au libyen Ahmed Kadhaf Al-Dam n'aura pas été le seul événement de cette journée du mardi. La déclaration accordée à la presse par celui qui était porteur d'un message de Kadhafi au Souverain, au sortir de la résidence Royale retiendra, elle, toute l'attention en même temps qu'elle fera le tour de chancelleries et rédactions. «La Libye est opposée à toute tendance à la division, l'Europe est arrivée à dépasser ses divergences et à sceller son union malgré les ravages et les millions de morts de la seconde Guerre mondiale et nous pays du Sud de la Méditerranée, nous devrions avoir honte de nous-mêmes. Nous sommes encore divisés et il nous faut oeuvrer pour remédier à une telle situation», dira le numéro 2 libyen, face à une haie de micros. Comment expliquer une telle sortie où se mêlent tout à la fois colère contenue et honte supposée ? Depuis plusieurs semaines déjà, un froid s'est abattu sur les relations algéro-libyennes. Tripoli a bien du mal à oublier les protestations algériennes auprès du pouvoir central malien après que la Libye eut décidé d'ouvrir un consulat au nord du Mali. Depuis son intervention de concert avec le programme alimentaire mondial pour que soit signé en 1992 un accord de cessez-le-feu avec la rébellion Touareg, Alger considère avoir un droit de regard exclusif dans la région.

Et quand, à Laâyoune, l'émissaire du colonel Mouammar Kadhafi en appelle à l'union, il laisse transparaître une vraie rancoeur libyenne. Cette rancoeur a un nom, c'est l'Union Africaine, une belle idée dont le père géniteur n'est autre que le guide de la révolution du 1er septembre. Kadhafi pourra-t-il un jour accepter de s'être fait voler la vedette et l'idée de l'Union Africaine désormais «drivée» par l'axe Alger-Prétoria-Abuja ? Ce même Kadhafi n'avait-il pas fait construire, à Syrte, un immense édifice destiné à accueillir le parlement de l'Union Africaine dont le siège est désormais en Afrique du Sud alors que les instances exécutives de l'UA ont élu domicile à Addis Abeba ?

C'est dans ce contexte donc qu'intervient l'audience Royale au Sahara de l'émissaire du numéro 1 libyen. Les voies de la géostratégie ne sont pas toujours impénétrables


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