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1 mars 2006

Casablanca: Tourisme d’affaires oui, mais aussi city-break

· Le pari de la diversification à l’instar de Barcelone

·  Augmenter la durée de séjour de 2,3 à 3 jours en moyenne


·  Un mix produit pour un mix client

marokko3TOURISME d’affaires, de passage et un combiné «affaires/city-break». C’est le tiercé gagnant qui devra déterminer la nouvelle identité touristique de la métropole. A l’horizon 2012, la ville devra, tout en cultivant le créneau d’affaires, qui commence à percer avec 70% des arrivées, explorer de nouvelles niches. L’exemple de Barcelone est à cet égard édifiant, car la ville espagnole a réussi ce challenge en passant de 1,2 million de touristes d’affaires en 1990 à 1,6 million en 2002 (soit 400.000 de plus), tout en drainant 1,4 million de visiteurs en vacances de plus. L’idée consiste à développer un mix produit qui permettra à Casablanca de réaliser ses ambitions en offrant un mix client attractif et un mix investisseur convaincant.
A court terme, Casablanca devra continuer à drainer un tourisme de passage à travers ce qui est communément appelé circuits et croisières. Pas moins de 200.000 croisiéristes sont reçus chaque année par Casablanca. Un chiffre que la métropole peut aisément doubler en mettant en place la logistique et les infrastructures appropriées, affirme Omar Kabbaj, président du Conseil régional du tourisme (CRT).
A côté, les responsables du CRT préconisent la création d’une nouvelle formule qui consiste à créer une offre combinée «affaires/city-break». Offre concoctée dans le but d’augmenter la durée de séjour du touriste d’affaires pour atteindre une moyenne de 3 jours. Aujourd’hui, celle-ci est de 2,3 jours et correspond plutôt à un positionnement tourisme d’affaires et de passage.
Sur le moyen terme, les professionnels comptent développer progressivement deux nouveaux segments distincts: Le city-break pur et le séjour de loisirs.
Il va sans dire qu’à chacun des segments correspond une offre qui cible une clientèle bien définie. Ainsi, le tourisme d’affaires cible, outre un marché européen traditionnel qui reste prédominant, aussi bien les nationaux que les touristes en provenance du Moyen-Orient et d’Afrique. Le produit sera de haute facture et tournera autour du Palais des Congrès et centres de conférences… Mais aussi d’infrastructures d’accueil et d’animation.
Le segment des circuits et croisières (tourisme de passage), essentiellement tourné vers le marché européen, sera conçu quant à lui autour d’une offre hôtelière diversifiée (haut de gamme, moyenne et économique), de l’animation et des structures portuaires. Dans le tourisme combiné, nouvelle niche à développer, le paquet doit être mis sur des plus-values comme les centres de thalassothérapie, fitness, golf, animation… Ce produit est également destiné essentiellement à une clientèle européenne. Il en est de même pour le city-break. Concept novateur, le city-break est surtout destiné à une clientèle de cadres supérieurs et cadres moyens, une population jeune qui voyage le temps d’un week-end pour évacuer le stress. Omar Kabbaj, président du CRT de Casablanca, estime que «Casablanca a tous les atouts pour développer ce type de produit». L’avènement de l’open sky devrait aboutir à des vols bon marché. Ce qui permettra de s’offrir un week-end à des tarifs accessibles». Bien entendu, poursuit le président du CRT, le city-break passe par l’animation, le sport et les loisirs. Le tout dans un contexte de mixité culturelle (musées, sites culturels et architecturaux, médina, Art Déco…) avec une animation haute en couleur (évènements, festivals…).. Des créneaux à développer dans le sens des besoins d’une clientèle exigeante. C’est l’histoire de la poule et de l’œuf qui sous-entend un accompagnement sur le plan commercial et le développement de la capacité litière. Entreprise de taille sachant qu’aujourd’hui à Casablanca, la culture fait toujours figure de parent pauvre.
En plus du city-break, il y a le tourisme de santé, souligne Kabbaj. Avec une connexion régulière avec l’Afrique, Casablanca peut représenter une plate-forme médicale de la neurochirurgie pour les marchés africain et arabe. Voire même le tourisme esthétique ou encore la dentisterie pour une clientèle européenne.
Autre segment sur lequel la ville devrait se positionner: le tourisme de loisirs. A destination du marché marocain, MRE, le Maghreb et le Moyen-Orient, ce type de tourisme est construit autour d’une offre hôtelière adaptée (3 étoiles, appart-hôtels, villages touristiques…), une animation ludique pour la famille et des centres de shopping. Faute d’un marketing ciblé, Casablanca perd un fort potentiel de touristes des pays du Golfe au profit du Caire, ou encore de Beyrouth. «Nous n’en recevons que 45.000 contre 350.000 pour Beyrouth et 600.000 pour le Caire».


Top 20

FAIRE partie des grandes métropoles touristiques, les villes et régions dites d’excellence. Tel est l’objectif de Casablanca qui ambitionne de jouer dans la cour des grands en figurant dans le Top 20 de la Fondation Metropoli. La région de Casablanca a été invitée à rejoindre le réseau Metropoli, regroupant une vingtaine de villes sur les 5 continents. L’objectif est de répertorier la ville parmi les 20 métropoles prestigieuses du monde aux côtés de Miami, Sydney, Dubaï, Toronto, Barcelone ou encore Chicago. Ce sont généralement des métropoles qui ne dépassent pas les 5 millions d’habitants mais qui ont su développer un urbanisme et un tourisme prestigieux. Casablanca a tous les atouts pour prétendre à un ticket d’entrée au club select des twenty. Le choix de la métropole s’est fait, notamment en raison de sa position stratégique entre Orient et Occident, point de jonction, mais aussi pour la richesse de son patrimoine architectural.


Ces festivals sans «personnalité»

DEPUIS quelques années, les festivals se multiplient (Boulevard des jeunes musiciens, la Fête de la musique, le Festival de Casa…) mais aucun n’est arrivé vraiment à percer et donner un cachet à la ville à l’instar du Festival des gnaoua à Essaouira ou encore le Tanjazz à Tanger pour ne citer que ces deux exemples. Si ce n’est pas faute de moyens, encore moins de ressources, il faut se poser la question. Ne s’agit-il pas plutôt de déficit de marketing et d’erreurs de casting? Les autorités de la ville ont tout intérêt à revoir leur copie pour réhabiliter l’âme culturelle de Casablanca.

A. R. & K. E. H.
L'Economiste

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